Marathon au Mont Blanc - Juillet 2015

Marathon au Mont Blanc

Le coup de feu du départ est donné ce lundi 29 Juin, à minuit trente et le ton est donné d’emblée. Ca part très fort devant. Mais les excès de zèle sous les projecteurs du départ se payent cher… En bons élèves, nous suivons avec Sébastien les conseils de notre coach. « jamais plus de 80% de la FC max au départ d’un Ultra les gars », alors on s’exécute. Un œil sur le cardio, on essaye de trouver le bon rythme, sans se soucier des autres, qui sont pourtant déjà bien loin devant…

On préfère jouer la carte de la solidarité, avec en ligne de mire le caillebotis du refuge du Gouter, surement tard ce soir. Cela fait trois jours que l’on mange le « Malto Carbo Loading » d’IsoBar, nos réserves de glycogène sont gonflées à bloc, on se sent prêt.

J’avoue avoir un peu râlé au vue de l’iso à 4000. Nous envoyer dans ces conditions de regel moyen paraissait un peu osé de la part de l’Organisation… Mais finalement la trace est bien faite sur le glacier du Brouillard et les conditions correctes nous permettent d’arriver au ravitaillement d’Eccles à 5h00. Une pause réchaud pour remplir les gourdes déjà bien vides et surtout un gros bottage de fesses pour résister à l’appel de la sieste. Entre les masseuses, le Gato Sport et les barres High Energy à volonté, IsoBar a vraiment mis le paquet cette année… En tous cas ça nous fait plaisir avec Sebastien.
Notre complicité s’est créée sur les courses de préparation. Nous devions devenir « finisher » sur de nombreuses épreuves l’an passé pour faire le quotas de points minimum afin de prétendre à cette épreuve. Nous avons souvent terminé assez proche au classement et l’idée nous est venue de courir ensemble. Mais sur les autres courses, la qualité du service était bien plus médiocre. Ici sur le « ravito » d’Eccles, on sent la différence.

Le privilège d’évoluer dans ce cadre exceptionnel, sous les lignes myhtiques de l’Envers du Mont Blanc, apporte à la course ce coté sauvage, plutôt bien vu par les organisateurs. On se sent immergé dans un milieu magnifique, mais en même temps en sécurité. L’itinéraire est plutôt bien balisé. Après 6 heures d’effort, tous les coureurs vous le diront, on a tendance à relâcher en vigilance. On se sent en confiance et il faut se méfier de la faute. D’ailleurs, malgré une carte de route très bien faite, on se retrouve un peu hors zone après avoir bêtement suivi un coureur Tchèque. Cette erreur nous fait perdre pas mal de temps. Mais on réussit finalement à rejoindre le tracé de course original, plus logique.

Il doit être 9h et l’horizon s’ouvre progressivement. Le parcours devient un peu plus technique, c’est grandiose! Le tracé est vraiment bien trouvé, surtout au niveau de la section des cannelures-Bonnington. On sent qu’il y a eu du travail de repérage et c’est très appréciable. Jusqu’ici, rien à dire sur l’Organisation, tout roulait vraiment bien. On avait presque réussit à reprendre notre retard dû à l’erreur tchèque.

Malheureusement, on ne peut pas en dire de même pour la suite de la course. Bien que moins technique, les kilomètres suivants ont été plus difficiles à trouver, moins bien indiqués et souvent beaucoup plus caillouteux que prévu. Les passages des pierriers déversant nous ont mis à rude épreuve pour rejoindre la section plus roulante de l’Arête du Brouillard. De même, à partir de cet endroit, les ravitaillements ont pratiquement disparu.

L’arrivée sur le point culminant du parcours s’est faite péniblement. Nous commencions à avoir un peu taper dans les réserves, il a fallu s’accrocher derrière d’autres participants que nous voyions au loin. Alors que nous étions une cinquantaine de mètres sous le sommet, nous les avions vu plonger dans la dernière descente. Cela nous a donné l’énergie pour nous accrocher et franchir le caillebotis final juste après eux, après 22h03’12 » de course.

Un grand merci à l’Organisation et surtout aux gardiens du refuge du Goûter qui nous ont attendu avec un repas chaud malgré notre heure d’arrivée pour le moins tardive.

Vivement l’année prochaine!