Scotch on the rocks.

Scotch on the rocks. IV 7, M. 450m

Les épisodes pluvieux de ce début d’année s’enchaînent et se ressemblent. Des isothermes dramatiquement hauts et du vent qui décape les reliefs d’une neige devenue rare. Cette première semaine de février n’échappe pas à la règle et mardi semble être la bonne journée pour passer entre les gouttes. Première contrainte, envisager l’absence de glace et trouver une voie à dominante dry, seconde contrainte s’abriter du fort vent d’ouest. Les 450 m de Scotch on the rock semblent répondre à nos attentes. Cette voie ouverte par Laurence Gouault et Stevie Haston en 1995 annonce une cotation de VI 7 M, les connaisseurs apprécieront et les ascensionnistes validerons ou pas ce chiffre chevronné.

Nous prenons la première benne à 8h10 et ne sommes pas gênés par l’affluence d’alpinistes ni même de skieurs. La météo y est probablement pour quelque chose. Après quelques virages pas si mauvais et une brève montée en rando nous sommes au pied du petit cirque de la face est du tacul ou se concentrent couloirs et goulottes. La proximité des téléphériques et les conditions souvent corrects ont rendu ce coin du massif très populaires. Aujourd’hui nous sommes pourtant seuls et plutôt content d’avoir jouer cette carte car les lignes de glaces sont correctement dessinées.

Un échange de chaussures et une réorganisation du matos plus tard nous démarrons. Quelques mètres raides et une pente de neige conduisent au pieds de 4 lignes majeurs de l’escalade mixte. Nous confirmons notre choix de voie. Deux longueurs en 5+ et 5 amènent au pied du fameux 7. Effectivement les dix mètres qui suivent sont exigeants et concentre une glace fine, une pose de protection délicate et des ancrages secs aléatoires. La suite, sans être facile est beaucoup plus abordable mais toujours aussi ludique. Loin du « main droite main gauche » d’une goulotte abondante en glace, il faut ici modérer sa frappe sous peine de tout exposer, trouver les fissures accueillantes pour ses lames et les réglettes salvatrices pour ses crampons. L’arête sommital est en vue mais deux blocs coincés et surtout leur imposant champignon de neige nous demande un dernier effort avant de voir l’autre versant.

Une demi-douzaine de rappels nous ramène à nos skis moins d’une demie heure avant la nuit puis c’est la vallée blanche à la lueur de la frontale pour arriver à Cham à l’heure du dîner.

Adjudant Sébastien M.