Les armées ont toujours été pionnières dans le domaine de l’exploration et de l’aventure et particulièrement dans le domaine de la montagne. En effet c’est le capitaine Clerc du 159eme bataillon d’infanterie alpine de Briançon qui importera le ski dans les armées en 1902 créant la première école de ski française. Plus tard l’Ecole Militaire de Haute Montagne qui s’installe à Chamonix en 1932 sera la première école nationale à délivrer l’enseignement de l’alpinisme.
Dans les années 70 le général Laurens commandant la toute nouvelle 27eme division alpine passionné par la montagne, comprenant que l’alpinisme de haut niveau demande du temps et des moyens envisage de créer une structure adaptée avec “une élite d’alpinistes militaires capables de rivaliser avec les meilleurs dans le but de réaliser de grandes ascensions sur les massifs du monde entier”. Il va alors confier cette mission au capitaine Jean Claude Marmier déjà célèbre pour ses premières (voie des Plaques face Nord-Ouest de l’Ailefroide) et ses hivernales (éperon Croz avec Georges Nominé en 1971).
La sélection aura lieu en septembre 76, devant le programme certains stagiaires ne poseront pas leurs valises et feront demi-tour. Le dernier jour alors qu’ils sont au refuge d’Argentière, le Capitaine Marmier leur donne rendez-vous le lendemain au refuge du Couvercle. Libre à eux de choisir une voie dans les faces Nord du Triolet, des Courtes, des Droites ou de la Verte. A l’issu de ce stage le Groupe est officiellement créé, son effectif est alors fixé à dix. L’entraînement peut commencer, le capitaine Marmier avec le charisme qu’on lui connaît va mener la vie rude à son équipe pour leur transmettre ses connaissances.
1976-1981 : Entraînement et aguerrissement dans l’arc alpin.
Durant cette période, le Groupe va parcourir l’Arc Alpin pour perfectionner les savoir-faire de base du montagnard. Rien n’est laissé au hasard, il faut faire des alpinistes polyvalents et performants dans tous les domaines avant d’envisager des expéditions plus lointaines. Beaucoup d’ascensions seront des premières ou de belles répétitions. (Drus face ouest directissime, Eiger voie John Harlin)
1981-1986 : Début des expéditions lointaines.
Le Groupe mènera déjà une première expédition en 1978 dans le massif de l’Apostolens au Groenland. Mais c’est en 1981 que débutera vraiment cette période d’alpinisme d’expédition. La première en Himalaya sur l’Everest par le versant tibétain quasi-inconnu ne sera pas couronnée de succès même s’ils sont montés à 8400, l’objectif était sans doute trop prétentieux. Mais le Groupe fait ses armes et les années suivantes verront de nombreuses réussites, en Terre de Baffin, au Thaley Sagar, en Alaska, au Kamet., à la face sud du Gyachung Kang.
1986-1993 : Expérimentation de la troisième dimension.
En 1986 Jean Claude Marmier quitte le commandement du Groupe, il prendra plus tard la présidence du Groupe de Haute Montagne puis de la FFME. Pour l’heure c’est le capitaine Alain Estève qui le remplace, il connaît bien le Groupe puisqu’il y est entré dés sa création. Il sera à l’origine d’aventures inédites et originales. Le Groupe expérimentera le parapente, le delta plane et la chute libre. Décollage du sommet du Mont Blanc à trois sous un deltaplane. Vol à six sous un double parapente depuis le dôme du Gouter… Mais les expéditions ne s’arrêtent pas pour autant. En 1984, Le Groupe réalise son premier plus de « 8000 », le Lhotse Shar. Un record mondial de vitesse à l’Aconcagua en 1992. Découvrez notre galerie « 3ème dimension »
1993-1999 : Le Challenge des trois pôles.
En 1993 à la suite de l’ascension de l’Everest (3eme et 4eme français sans oxygène) et du Lhotse (première française) Alain Estève propose de poursuivre par l’exploration des deux pôles. En 1996 le pole Nord sera atteint après 970 kilomètres en autonomie complète. Le pole sud sera atteint en 1999 après 1350 kilomètres de raid, malheureusement sans le commandant Estève victime d’une chute mortelle en Norvège entre temps. C’est donc une première mondiale pour le sergent-chef Cayrol, l’adjudant-chef Bernard et lieutenant de Choudens qui seront les premiers à atteindre les trois pôles : Everest, pole sud et pole nord.
Le futur : Le retour à la montagne.
Après cette période tournée vers les raids polaires, coûteuse en temps et en moyens. Il a fallut trouver de nouveaux objectifs. Il a été décidé de revenir vers l’alpinisme et vers la haute altitude. En 2001 c’est l’ouverture d’une voie en Terre de Baffin sur le « Pic Alain Estève » et la deuxième ascension du Mont Ross aux îles Kerguelen 25 ans après l’expédition de la FFME.
2000-2004 : Le retour à la montagne.
Après cette période tournée vers les raids polaires, coûteuse en temps et en moyens. Il a fallut trouver de nouveaux objectifs. Il a été décidé de revenir vers l’alpinisme et la haute altitude. En 2001 c’est l’ouverture d’une voie en Terre de Baffin sur le « Pic Alain Estève » et la deuxième ascension du Mont Ross aux îles Kerguelen 25 ans après l’expédition de la FFME. En 2002, le Groupe a réalisé plusieurs ouvertures dans le massif de Garhwal en Inde (Arwa Tower, Arwa Spire, Arwa Crest) ainsi que l’ascension du Minya Konka (7556 m) en Chine. L’accident qui coûta la vie au Lieutenant Renard et au Capitaine de Choudens au Sishapangma, en 2003, mettra fin à cette période. A partir de 2005, c’est donc une nouvelle période qui commence avec le challenge des 7…
2005-2010 : Le Challenge des 7 continents.
« 7 alpinismes, 7 continents » : le Groupe s’est fixé pour objectif d’illustrer les différentes pratiques actuelle de l’alpinisme (découpé en 7 disciplines) à l’occasion d’expéditions au quatre coin du monde. C’est dans le cadre de ce projet que le GMHM est parti au Mali en janvier 2005 pour ouvrir 7 voies (escalade libre) sur la Main de Fatma et le Mont Hombori, puis en Patagonie Chilienne, à l’automne de cette même année, dans le massif du San Lorenzo, où le Groupe a ouvert une voie sur le Hombro-Norte (escalade mixte).
Après 30 ans d’existence, le Groupe a vu passer prés de 80 cadres cadres de l’armée de terre ainsi que de nombreux appelés qui ont effectués leur service national en son sein. Bernard Muller, Christophe Profit , Eric Escoffier, Jean Christophe Lafaille, François Marsigny et bien d’autres. C’est d’ailleurs durant son passage au Groupe que le chasseur Profit réalisera son ascension solitaire de la face Ouest des Drus en 3 heures 10minutes.
Le palmarès parle de lui mène symbolisant une Armée de Terre dynamique qui entend rester présente dans les domaines de l’aventure, de l’alpinisme et de la vie dans les milieux extrêmes.
NOS AMIS DISPARUS
Durant toutes ces années le Groupe connaitra des accidents tragiques. Nous rendons ici hommage à nos compagnons de cordées morts accidentellement en montagne.
– L’adjudant VAUDELLE Jean Jacques
– Le sergent BLASONI Jean François
– Le chasseur SAADI Jérome
– L’adjudant GRYZKA Jean-Marc
– Le commandant ESTEVE Alain
– Le lieutenant RENARD Philippe
– Le capitaine DE CHOUDENS Antoine
– Et les sherpas: AJIWA – KHAMI