Le prochain objectif du GMHM se situe en Himalaya et en haute altitude. La mythique face Sud du Shishapangma est au programme de la prochaine expédition en septembre et octobre 2013. C’est dans cette optique que les grimpeurs du groupe se remettent à l’entrainement. Si les footings alpins et l’escalade restent les bases de la préparation physique, ils en profitent aussi pour réaliser des belles sorties en goulotte avec les superbes conditions de mixte de cette fin de printemps.
Retour en récit et en image sur « fin givré », « la raie des fesses », « la face Nord des grands Charmoz » et « le Mont-Blanc à ski et à la journée ».
L’Adjudant chef Sébastien Bohin revient sur la rare répétition de la goulotte « Fin givré » en face Nord du Rognon du Plan. Le 05 juin dernier, avec le Lieutenant Didier Jourdain ils grimpent tout en libre cette voie mythique ouverte par Andy Parkin en 1991 :
« A l’heure où j’écris ces quelques mots, la ligne a disparu. Nous avons eu la Chance de parcourir cette goulotte qui pour moi est l’une des plus belle que j’ai faite dans le massif. De la grimpe raide, très raide même car les passages d’artifs annoncés dans le topo passent tout en glace et en libre. Une magnifique journée ponctuée par une remontée à l’aiguille sur le gros braquet. L’entrainement hivernal a porté ses fruits. »
Le 06 juin, l’Adjudant Bayol et le jeune prometteur Max Bonniot se déplacent jusque dans les Ecrins. Petite expédition en soit car ce massif est dépourvu de téléphériques et les conditions de la goulotte qu’ils ont choisis : « La raie des fesses » ne sont pas aussi bonnes que prévu ! Max raconte :
« Avec Arnaud Bayol, nous suivons le mouvement alpinistique à la mode au Glacier Noir et allons grimper la Raie des Fesses au Pic Sans Nom. La voie s’arrête à mi hauteur de la face et l’intégrale ouverte par Gabarrou/Marsigny ne semble pas grimpable.
Ce 6 juin, les conditions ont déjà beaucoup évolué depuis le passage de Mat Détrie et de son client dimanche dernier. Beaucoup de neige ayant recouvert la glace, la progression est aléatoire et engagée. Quelques spindrifts pimentent le tout pour cette voie en conditions « moyennes ».
En revanche la descente en ski jusqu’au pré est très agréable. L’ambiance dans la voie est très classe! ».
Le 07 juin, c’est une sortie collective qui se dessine.
Le Mont-Blanc est en excellente condition et la combinaison : téléphériques / peaux de phoques permet d’envisager l’ascension et la descente à skis en une belle journée. La sortie est supervisée par l’Adjudant chef Tony Sbalbi, ce qui laisse présager du rythme : Collant / pipette/ skis lights et « aventi » jusqu’au sommet. Ses partenaires du jour : Didier Jourdain, Sébastien Bohin, le Caporal chef Yann Gachet et Christophe Aubonnet tirent la langue, suivent la locomotive et passent une superbe journée sur la bosse. Tony revient sur cette belle journée :
«Après une belle et longue saison de ski Alp, je voulais profiter des superbes conditions au Mont-Blanc avec les collègues et amis du GMHM. C’était une journée comme je les aime : on en a profité mais en tirant bien sur la machine! »
Le 12 juin c’est au tour du Chasseur Antoine Bletton de faire le Mont-Blanc à ski et à la journée. Un peu frustré d’avoir raté le créneau avec ces partenaires du groupe. Il fait équipe avec l’Adjudant chef Paul Roumegoux de la DDS. Le mauvais temps du matin ne les empêchent pas d’atteindre le sommet sous un soleil radieux et de se payer une super descente jusqu’au Plan de l’aiguille.
Après un repérage lors du footing alpin quotidien au Montenvers, la face Nord des grands Charmoz semble en bonne condition. Didier Jourdain motive le Caporal chef Sébastien Ratel et Max Bonniot. Le 13 juin au petit matin ils décollent de leur bivouac du Montenvers pour une répétition cette superbe face rarement en bonne condition. Max raconte :
« En cette journée de canicule, c’est un peu la course contre le dégel. Malgré une approche confortable sur les banquettes de neige durcies par une nuit sans nuage, c’est un soleil de plomb qui nous rattrape dès la sortie des premières goulottes. 300 mètres de mixte et plaquages laissent place à la longue remontée du névé médian. Pour le leader, il faut péniblement tracer pour rejoindre les goulottes sommitales, abritées de cette chaleur inhabituelle en face nord. La suite se redresse et l’escalade nous réserve quelques très beaux passages athlétiques. La fraîcheur relative en cet endroit de la face nous rassure. Malgré tout, un coup d’œil vers le haut suffit pour hâter le pas. Des grosses meringues juteuses bronzent au soleil de midi, une centaine de mètre au dessus de nous. Damoclès se convertit en maître pâtissier et le danger n’en est pas moins écarté. Il nous faut rejoindre l’arête au plus vite ».
La suite de l’été va s’articuler autour du même entrainement. Pas mal de dénivelé pour le groupe et des projets d’enchainement « fast and light » des beaux itinéraires du Mont-Blanc.
A suivre …
Chasseur Antoine Bletton.