Présentation
Toutes les terres situées sur le planisphère étant quasiment connues, et l’annotation » TERRA INCOGNITA » n’apparaissant plus sur cette dernière, le vingtième siècle a vu la disparition des expéditions de souveraineté destinées à prendre possession des territoires, ainsi que celles de cartographie destinées à établir les cartes et situer les points particuliers.
Une nouvelle race d’explorateurs est née : les sportifs-aventuriers.
Leur objectif : mettre le pied sur tous ces points connus, situés mais non encore atteints, ainsi que la recherche de la difficulté, du danger quelquefois, du cumul des performances…
Il est impossible de dire qui est le premier « cumulard « , tant cette tendance s’est développée dans toutes les disciplines au fil des ans :
– MOITESSIER et son tour du monde et demi à la voile,
– ou tels autres qui ont additionné les sauts en parachute ou les mètres de dénivelée en 24 heures…
Ici, pas de Fédération Internationale qui enregistre, valide et proclame. En effet, c’est le milieu qui, sans concertation, définit puis reconnaît la performance.
Dans le domaine de la montagne, le pionnier est sans aucun doute Reinhold MESSNER qui est le premier homme à avoir atteint les 14 sommets de plus de 8 000 m. Depuis, seuls 5 autres alpinistes ont réussi cette performance.
A suivi le challenge des « 7 sommets de la Terre « , qui consiste à atteindre le sommet le plus élevé de chaque continent.
Hormis le plaisir qu’il a pu procurer à ses détenteurs par la diversité des voyages entrepris, ce challenge n’a réellement que peu de valeur. En effet, ces derniers ne se sont en général lancés dans cette course qu’après une victoire à l’EVEREST, le plus difficile et le plus aléatoire. Pour les autres sommets, cela n’est qu’une affaire de temps et d’argent !
Le dernier challenge dans l’air du temps, encore jamais réalisé par des français, a été initié par Reinhold MESSNER qui, avec son ascension réussie à l’EVEREST en 1978, avait une belle avance : c’est le « challenge » des 3 Pôles « , qui consiste à toucher à pied les Pôles Nord et Sud et l’Everest.
Pour le GMHM, l’idée de réaliser ce challenge est venu après l’expédition à l’Everest en 1993, qui a vu l’arrivée sur le toit du monde de 5 membres du Groupe.
L’Everest
En effet, dans le cadre de l’expédition Everest-Lhotse, le sommet fut gravi versant népalais par François Bernard (au groupe jusqu’en 1999) par le Sergent Chef Cayrol, et par Eric Grammond (au groupe jusqu’en 1994)(sans oxygène), par le Chef de Bataillon Estève (ancien chef du Groupe, décédé en 1997) et par Hubert Giot (chef du groupe jusqu’en 1996)(sans oxygène). En 1997, lors d’une expédition civile, le Capitaine De Choudens gravit lui aussi l’Everest cette fois versant tibétain et sans oxygène. -les 5 membres du GMHM de l’expédition 1993 sont dans les 30 premiers Français à avoir atteint ce point mythique.
– Les 3 grimpeurs n’ayant pas utilisé l’oxygène sont les 3èmes, 4èmes et 5èmes Français à réussir cet exploit.
L’Everest est le plus aléatoire et le plus dangereux des 3 Pôles.
Le Pôle Nord
Le Pôle Nord a été atteint de façon prestigieuse le 25 Avril 1996 par le capitaine De Choudens, le lieutenant Virelaude, François Bernard, et le sergent chef Cayrol. Ils ont parcouru les 970 km les séparant des dernières terres en autonomie complète, signant du même coup la troisième performance mondiale de ce type. La dérive de la banquise complique énormément le raid et l’orientation des marcheurs.
Le taux de réussite au pôle nord est minime selon les statistiques.
Le Pôle Sud
Le Pôle Sud a été atteint le 9 Janvier 1999. Cette expédition a été réalisée par le capitaine (TA) Bolo, le capitaine De Choudens, le lieutenant Virelaude, le sergent chef Cayrol, et François Bernard, pendant 50 jours, soit 1350 km de raid depuis la Mer de Weddell; c’est une première française.