PARIS, 28 sept 2012 (AFP)
Le Groupe Militaire de Haute Montagne (GMHM) a signé cette semaine un nouvel exploit d’alpinisme en gravissant, pour la première fois de l’histoire, la face ouest du Kamet (7756 mètres), le 2e plus haut sommet de l’Himalaya Indien, a indiqué à l’AFP par téléphone satellite depuis son camp de base l’un des grimpeurs, le lieutenant Didier Jourdain, 38 ans.
Le GMHM, basé à Chamonix, avait réussi en octobre 2011 la première traversée intégrale de la cordillère Darwin, petite chaîne montagneuse de quelque 150 km, queue australe de la Cordillère des Andes en Patagonie chilienne, située au Nord-Ouest du Cap Horn.
Cette fois, les « as des cimes » de l’Armée de Terre française, repoussant toujours en altitude les limites du possible, se sont attaqués en « mode alpin » (sans oxygène, avec le minimum de matériel et sans lien physique avec le camp de base) à la face Ouest du Kamet qu’aucun homme n’avait jamais réussi à emprunter.
« Nous avons mis 5 jours, en partant du dernier camp de base à 5.800 mètres, pour atteindre le sommet après 4 bivouacs dont deux au-delà de la +zone de la mort+ à plus de 7500 mètres », a raconté à l’AFP le lieutenant Jourdain, arrivé au faîte de la montagne avec ses trois co-équipiers, le sergent-chef Sébastien Moatti, l’adjudant-chef Sébastien Bohin et le caporal Sébastien Ratel.
« Tout le parcours fut vertigineux et techniquement extrême avec surplombs et murs de glace. Impossible de poser un sac. Il fallait tailler dans la pente pour dresser les tentes », a ajouté le militaire, qui fut aussi avec Bohin et Ratel de l’expédition Darwin.
Tous les nouveaux vainqueurs du Kamet face Ouest sont en bonne santé, hormis quelques gelures superficielles.
Au moment où ils réussissaient leur exploit, à quelque 500 km à vol d’oiseau sur le mont Manaslu, le huitième plus haut du monde (8.156 m), 11 alpinistes, dont 6 Français, étaient emportés par une tragique avalanche.