Face Nord de l’Ailefroide
Le lundi 17, nous nous retrouvons à Bourg d’Oisans, première bonne nouvelle, la route de la Bérarde est ouverte, Arnaud m’annonce qu’il n’y aura que 7h de marche !
Le projet auquel Arnaud m’a convié est de remonter la première partie de la célèbre « voie des plaques » ouverte en 1969 par deux valeureux membres du GMHM : Jean Claude Marmier et Jean Louis Mercadié, puis au niveau de la 2e plaque au lieu de titrer à droite, remonter directement le grand mur rocheux sur environ 300m.
Malgré nos gros sacs nous remontons la première plaque assez vite,nous attaquons le premier bastion par une variante en glace raide sur 2 longueurs,ensuite nous terminons par la voie originale, 6 longueurs sérieuses,ce n’est qu’à 8 heures du soir que nous atteignons le bivouac au niveau de la 2e plaque.
Le lendemain « la paroi se redresse encore!!!! », la première longueur passe en libre ,bonne surprise!
Ensuite un cocktail bien dosé : du mixte,du 5c/A1 et du rocher qui ne demande qu’à s’exprimer nous amène une bonne dizaine d’heures plus tard au sommet.
La descente sur la Bérarde sera longue, et ce n’est qu’à minuit que nous arrivons à la voiture.
Pour Arnaud, c’était la 3e voie qu’il ouvrait dans cette face! mais pour moi c’était une première dans tous les sens du terme.
Merci Arnaud et Merci l’Oisans
Manu Pellissier
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Pilier sud du Fréney
La tempête de grand beau sévit toujours sur les Alpes. C’est le mardi 18 que nous partons de l’Aiguille du Midi Thomas et moi pour une approche peu banale dans le massif du Mont Blanc. A 18 h nous arrivons enfin au col de Peuterey à 3900m, après être passé à Gighlione, passé le col Moore, et remonté la face nord du col de Peuterey. Une approche qui vaut bien une course de neige en soi…
Nous installons le bivouac en construisant de petits murs de neige et sommes réveillés au petit jour par les premières lueurs du soleil.
La première partie du pilier s’avère moins enneigée que prévue mais il nous faut tout de même grimper de temps à autre avec les crampons. ce n’est qu’à 19h00que nous arrivons au 2° bivouac au pied de la fameuse chandelle à 4300m. Comme d’habitude la nuit se passe très fraichement, bloqué d’un coté par le sac de hissage et de l’autre par la daisy chains .
Le « réveil » est splendide , le granit rouge de la chandelle est éclairé par un soleil orange qui tout de suite nous réchauffe .
nous grimpons la première longueur par la variante Lafaille, à conseiller; la suite se déroule sur un versant plus nord par une une superbe longueur d’artif en plein gaz, avant de revenir au soleil pour terminer la chandelle en libre.
Après un rappel c’est reparti avec du mixte et des grande pentes de glace pour sortir aux alentours de 4600m et le sommet du Mont Blanc .
La descente s’effectue sans problème en mettant le cerveau sur off en raison des nombreux séracs et crevasses qui agrémentent la descente des trois Mont- Blanc ( à éviter sauf obligation…)
François Savary