Shishapangma - Partie sommitale

Shishapangma 2014

Présentation :

Shishapangma - Partie sommitale

Pays : Chine
Région : Tibet – massif du Gosainthan (dans lequel Hergé place l’action de l’album « Tintin au Tibet ».)
Accès : Depuis Kathmandu au Népal, deux jours de route permettent d’atteindre la frontière avec la Chine que l’on franchit au « pont de l’amitié » près de Kodari (Népal). Quelques kilomètres de route supplémentaires amènent au village de Nyalam d’où part le trekking pour le camp de base.

Programme :
01 avril: vol Paris – Kathmandu
04 avril au 18 avril: Acclimatation au Népal dans la vallée du Langtang
20 avril: transfert Kathmandu – Nyalam (Chine)
23 avril: arrivée au camp de base (5300m)
25 avril: arrivée au camp de base avancé (5800m)
27 avril au 25 mai : acclimatation et tentatives sur le Shishapangma.
26 mai: trekking de retour.
30 mai: vol Kathmandu-Paris.


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L’équipe :

L'équipe au pied de la face

Pour cette année l’équipe est composée du:
– Capitaine Lionel Albrieux : chef d’éxpédition.
– Médecin principal Benoît Ginon: Médecin de l’expédition.
– Adjudant Sébastien Moatti.
– Caporal-chef Sébastien Ratel.
– Chasseur Antoine Bletton.
– Chasseur Max Bonniot.

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Objectifs :

Cette expédition sera la 2e tentative sur ce sommet de plus de 8000 m pour les membres du Groupe. Une étape indispensable pour acquérir l’expérience du milieu et la connaissance de soi en très haute altitude en vue des prochains projets en oxygène rare.

Le Shishapangma est le quatorzième sommet le plus haut du monde. Il culmine à 8027 m.
Son imposante face Sud, haute de 2400 m, est un objectif majeur pour les meilleurs himalayistes mondiaux.

A partir du camp de base avancé situé sur une moraine au pied de la face Sud-Ouest du Shishapangma, quelques voies parcourent déjà la face.
L’objectif principal est d’effectuer l’ascension en style alpin.
Le GMHM prévoit une ascension par un même itinéraire de deux cordées d’alpinistes. La répétition de la voie anglaise est le principal objectif de cette expédition. Bien entendu les conditions nivologiques et météorologiques du moment dicteront sur place le choix de l’itinéraire.
Les avalanches sont nombreuses lors des chutes de neige et sont la cause principale des échecs dans cette face.

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carnet de bord

une boucle est bouclée

Texte de l’adjudant Sébastien MOATTI*

Séjourner au pied du Shishapangma est un enchantement contemplatif. Un Vaste plateau aux reliefs doux ou alterne erg et rase prairies d’altitudes. Des lacs allant du turquoise au noir profond s’alignent le long des cours d’eau qui descendent des glaciers. L’horizon est barré par des sommets qui peuvent alimenter les fantasmes de plusieurs vies d’alpinistes.

La vie animale est représentée par de nombreuses espèces. Des oiseaux que notre méconnaissance ornithologique nous fait appeler dindons d’altitude côtoient toute une catégorie de rongeurs, des troupeaux de petits bouquetins s’épanouissent dans ces grandes étendues. Parfois, au matin, nous voyons quelques traces de renard près des tentes. Des traces plus grosses alimentent nos spéculations sur la présence de loup ou de léopards de neige.

Le jour, le soleil est généreux et les journées sont clémentes. La nuit, la chaleur du camp de base supplée aux températures glaciales. Ici, l’humanité a encore sa place, il n’en est rien quelques centaines de mètres plus haut, le contraste est violent.

L’histoire de la face sud, qui a un peu plus de trente ans est jalonnée de deuils. Le livre de référence qu’est l’ouvrage des premiers ascensionnistes est presque une rubrique nécrologique et le camp de base un cimetière où s’alignent gravés à la va vite les noms de ceux qui ont laissé leur vie sur ces pentes. Le Gmhm a payé ici le pire tribut qui soit et le nom de deux des nôtres figure sur ces pierres. C’est ce qui fait que notre relation avec le Shisha est si forte et en parti ce qui explique notre acharnement à y revenir pour une troisième fois. C’est le besoin de tourner une page 11 années après cette tragédie qui a changé la face du groupe de l’époque et qui est encore ancrée en nous.
Cette réussite à 4 est finalement celle de ceux qui se sont succédés avec le regard tourné vers ce sommet insaisissable.

Le SDT, summit day théorique est fixé au lundi. Tout paraît si simple. En fait tout a été simple jusqu’ici. Une pré acclimatation confortable au Népal. L’installation inespérée au camp de base que nous imaginions inaccessible aux yaks. Des conditions parfaites pour une montée dans la face destinée à s’en imprégné et à finaliser notre acclimatation.

La tentation d’ouverture d’une voie difficile nous effleure mais l’attraction du sommet nous a fait mettre le plus de chances de notre côté en choisissant une voie déjà parcourue.

Nous sommes au camp de base avancé lorsqu’une météo pessimiste tombe: vent fort, 140km/H au sommet. Le SDT va devoir être différé. Nous patientons deux jours au camp de base avancé. Cette inactivité forcée laisse le temps à une pression déjà élevée d’atteindre son paroxysme.

La face est impressionnante et les dangers certains. L’altitude de 8000 est une inconnue même si nous l’avons déjà approchée. Finalement une fenêtre moins ventée se présente pour un sommet le mercredi 14.

Nous sommes dimanche et montons dormir sur le glacier au pied de la face. Le vent sera l’invité surprise dont nous nous serions bien passés à la veille des journées difficiles qui s’annoncent. Le réchaud n’aime pas les bourrasques et il faut se résoudre à le faire fonctionner à l’intérieur de la tente. Rappelons qu’il est stipulé en gros caractère avec sigle explicite: « Caution, never use indoor ». Un mois plus tôt, dans le langtang une tentative similaire s’est soldée par un trou de la taille dudit réchaud dans la paroi de nylon. Le compromis entre finir en torche humaine, intoxiqué au monoxyde de carbone ou déshydraté est trouvé et nous survivons à cette première nuit.

Lorsque nous passons la rimaye nous n’en menons pas large. Les volutes de neiges que le vent dérobe au sommet viennent nous chahuter avec 2000 mètres d’élan. Cet exercice tient de la brasse coulée. Invisible dans cette coulée de neige, on avance à tâtons une dizaine de mètres puis on sort la tête pour faire le point, voir si son compagnon de cordée est toujours à l’autre bout et estimer la direction des dix prochains mètres avant de replonger dans ces spindrifts. Au bout d’une heure la réserve de neige fraiche du sommet semble épuisée et il ne reste que des rafales et quelques volutes de grésil pour nous rappeler pourquoi nous sommes engoncés dans cinq couches de ce qui se fait de mieux en matière de textile. Le site de notre nuit est atteint à l’heure ou le camp de base déjeune.

Ce bivouac ne nous est pas inconnu. Nous y étions montés pour notre acclimatation. C’est une fine arrête de glace que nous avons façonné au piolet pour obtenir une surface suffisante pour s’allonger à deux. Des vestiges d’expéditions lourdes lui donnent l’allure d’une décharge publique à 6600 m. Le paradoxe de ces bivouac est une chaleur étouffante lorsque les UV viennent taper les tentes en milieu d’après-midi. Les 40°C sont atteint. On aimerait stocker ces calories pour la nuit et les jours suivants car le gain de poids qui nous est obsessionnel se paie en degrés Celsius une fois que l’ombre nous touche. L’appétit commence à être difficile et les petits maux se font ressentir.

Ce mardi 13, les 300 premiers mètres longent une série de séracs joufflus. Nous en avons apprécies le calme voisinage depuis la veille mais sommes peu enclins à progresser dans leur axe avec notre rythme de gastéropodes. C’est par un cheminement moins direct mais plus sûr que nous dépasserons cette section. En habitué des crevasses, Max ne résistera pas à l’envie d’en visiter une. Un mur de glace nous rappel ensuite que nos biceps ont été complètement négligés ces 40 derniers jours.

Ca y est, le cap des 7000 mètres est atteint, plus que 1000, mais quels 1000!

Nous sommes au pied du crux technique qui va nous permettre de rejoindre le pee pod, ce couloir que Doug Scott a simplement nommé en raison de sa forme de gousse de petits poids. Cette échancrure de 1000 mètres de neige devrait nous conduire une centaine de mètres à l’aplomb du sommet.

Trois longueurs de mixte rompent pour un temps la monotonie des pentes de neige puis nous reprenons notre labeur jusqu’au bivouac suivant. Un gros travail de terrassement plus loin, nous montons nos tentes et nous nous y affalons pour un repos illusoire à 7200m. Le repas est avalé de force et la courte nuit est hantée par les démons de l’altitude. A 4 heures du matin, 4 vulnérables points lumineux commencent une lente ascension du fameux pee pod.

Quiconque observerait la scène s’étonnerais de la lenteur avec laquelle ces points progressent et s’alarmerait de l’incohérence des trajectoires. Pourtant ces points progressent, ils s’arrêtent parfois sur quelques proéminences rocheuses qu’un œil non averti serait bien incapable de désigner comme susceptible de les accueillir pour une pause.

Notre progression est saccadée et maladroite mais l’horizon s’élargi soudain en même temps que le soleil nous touche et que la pente s’adoucie. Nous passons d’une quadrupédie rampante à une démarche ataxique qui, contre toute attente, nous fait gagner les mètres qui nous séparent du sommet.

A quoi occupe-t-on vingt minutes sur le quatorzième sommet le plus haut sur terre? D’un seul coup, les souffrances s’effacent et nous nous laissons submerger par la contemplation et par une indicible émotion. L’instant se fige dans la vapeur d’un semi coma ou tout l’investissement et les difficultés pour en arriver là se concrétisent en un sommet.

La descente est une souffrance. Nous désescaladons le pea pod. Lorsque la chute passe d’éventuelle à possible nous commençons à être plus méticuleux. Nous installons des rappels et réduisons drastiquement notre rythme. Nos nerfs nous en sont reconnaissants. Une heure avant minuit, nous rejoignons le bivouac de 6600m et dressons nos tentes pour y sombrer dans un profond sommeil.

Les derniers 600m de désescalade sont un supplice de deux heures qui nous dépose au point de départ à la sortie du glacier. La soudaine profusion de boisson et de nourriture est une bénédiction. Benoit, Lionel et Tendi sont montés au pied de la face et nous font un accueil de rois avant de rentrer au camp de base en fin d’après-midi.

11 ans après ce terrible automne 2003 le groupe renoue avec un 8000 en style alpin. Une boucle est bouclée. Il est encore tôt pour dire si la suite se jouera plus haut mais cette expérience nous aura marqué durablement.

* L’adjudant Sébastien Moatti était présent sur l’expédition « Shishapangma » en 2003, puis en 2013 et en 2014.

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Retour à la réalité :

Jeudi 15 mai, 12h30. Nous voilà au pied de la face. Thendi, notre Sirdar, le MP Benoit Ginon notre médecin et le CBA Lionel Albrieux notre chef sont là. Leur présence est chaleureuse et réconfortante.
Pour nous c’est le retour à la réalité, le retour à la vie après cette parenthèse à 8000m.

Ils peuvent lire sur nos têtes, les stigmates de l’altitude ainsi qu’un grand sourire. Nous avons réussi notre pari, notre petit rêve. Tendi, Benoit et Lionel sont aussi des acteurs majeurs de cette réussite. Ils n’ont pas les premiers rôles ni la tête de cordée mais sans eux… pas d’exploits, pas d’expé !
Ils nous délestent du poids des sacs et c’est tous ensemble que nous rejoignons le camp de base avancé puis le confort du camp de base.

Chacun divague un peu dans sa tête. Déguster cette réussite prend du temps et est une démarche assez personnelle . Pour occuper le temps et l’esprit, l’heure est au rangement et démontage du camp. Les Yaks viennent nous chercher dans 2 jours.

Une Pujah est organisée en hommage à nos prédécesseurs : Antoine De Choudens et Philippe Renard, tombés en montagne en s’acclimatant pour le Shishapangma il y’a plus de 10 ans. Nous sentons encore un peu plus le poids de notre ascension. Nous venons de solder un vieux compte avec le Shisha. Cette montagne pourtant si belle à nos yeux nous paraît maintenant injuste et dangereuse. Aucun sommet sur cette planète ne vaut la peine d’y laisser 2 vies.

Le Trek de retour jusqu’à la ville chinoise de Nyalam nous prend une bonne journée. Le vent fini de dessécher nos visages déjà bien abîmés. Un dernier coup d’oeil dans le rétro, un dernier au revoir au Shishapangma. Nous ne reviendrons pas !
C’est le temps de dire merci et adieu à notre équipe Tibétaine. Dawa et Tsulim ont fait un remarquable travail de portage entre le camp de base et le camp de base avancé.

Le lendemain nous avalons un dernier petit déjeuner à 3800 m et sautons dans un 4*4 pour le Pont de l’amitié. Une fois la frontière Sino/ Népalaise passée, un bus nous ramène jusqu’a Katmandu.

Les billets d’avion sont décalés et c’est le samedi 24 mai à 7H30 que nous arriverons à Genève.

D’ici la, place à un repos bien mérité et à la réflexion pour les prochains projets. La haute altitude est grisante et notre réussite nous donne des ailes. Cependant Il nous faut garder la tête froide et le cap sur notre ligne directrice. Cette ascension s’inscrit dans un projet de plusieurs années. Un pacte entre le GMHM et la haute altitude. Nous reviendrons pour sûr au Népal. Dans quel optique : Plus haut ? Plus dur ? Ouvrir une voie en style Alpin ?

A suivre …

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Quoi de neuf Docteur ??

Bonjour, je suis le médecin principal Benoît Ginon le « Doc » de l’expédition.

Mon travail sur ce type d’expédition himalayenne, isolée médicalement et géographiquement, est très varié.

Je suis présent pour soigner les bobos du quotidien, mais aussi pour pallier à des accidents plus graves. En fonction des moments de l’expédition je dois adapter la localisation et le contenu des moyens de secours.

Ma mission est aussi de conseiller l’équipe, ainsi au cours de la première semaine nous avons effectué une séance d’instruction pour mieux comprendre et optimiser l’acclimatation. Le début d’expédition est aussi l’occasion de réviser l’utilisation du caisson et de rediscuter du contenu des trousses de premiers secours que les grimpeurs emmènent avec eux en cours d’ascension.

Cette année, en plus du soutien médical habituel, je suis bien occupé par l’expérimentation Shimer (pour SHIshapangma MEmoRy). Cette étude a été montée par l’Institut de Recherche Biomédicale des Armées (IRBA), sur demande du GMHM, dans le cadre d’une collaboration déjà ancienne entre les deux organismes. Je suis chargé du recueil des données sur le terrain.

Lors d’une ascension en altitude, la quantité d’oxygène disponible dans l’air diminue, c’est ce que l’on appelle l’hypoxie. L’organisme est affecté par cette moindre disponibilité de l’oxygène, et s’y adapte grâce au phénomène d’acclimatation. L’objectif principal de cette étude est d’évaluer certains aspects des fonctions cognitives au cours d’une exposition prolongée à l’hypoxie.

Parmi les troubles cognitifs rapportés par les alpinistes, les plus fréquents concernent l’attention et la mémoire. Des études antérieures réalisées en hypoxie d’altitude semblent montrer un déficit attentionnel et une altération de la mémoire de travail. Notre étude vise à objectiver la réalité de ces troubles ainsi qu’à en évaluer la corrélation.

En pratique, tous les soirs, les membres de l’expédition sont soumis à une batterie de tests qui comprennent la surveillance :
– des variables physiologiques (fréquence cardiaque, saturation du sang en oxygène et taux d’hémoglobine)
– de l’état du sujet sur le plan physique (agenda de sommeil, état de fatigue, recherche de signes de maladaptation à l’altitude)
– de certaines fonctions mnésiques (tests d’attention et de la mémoire de travail)

En fonction des journées, c’est de 30 minutes à 2 heures de recueil de données auxquels participent consciencieusement les membres du groupe. Le recueil se poursuit quelques soient les conditions, que ce soit dans le recoin d’une chambre de lodge ou sous la tente, au camp de base ou en bivouac d’acclimatation.

En marge de l’étude, certains matériels sont testés sur les « cobayes » et moi-même. Ainsi, ces derniers jours, au camp de base, nous avons fait quelques prélèvements sanguins, afin de tester la fiabilité en altitude d’un automate d’analyses sanguines.

Dur dur de donner de ses précieux globules rouges en période d’acclimatation, heureusement il ne s’agissait que de quelques millilitres de sang !

Benoit Ginon Médecin principal du centre médical des Alpes

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Le retour du sommet!

Mercredi 14 mai, à 13h30, les quatre alpinistes du Groupe militaire de haute montagne, l’adjudant Sébastien MOATTI, le caporal-chef Sébastien RATEL, et les Chasseurs Antoine BLETTON et Max BONNIOT, sont de retour au camp de base avancé.

Quelle joie de les retrouver après avoir suivi leur ascension mètre par mètre à la longue vue et à la radio.

Partis dimanche du camp de base avancé pour rejoindre le pied de la face sud-ouest, ils ont atteint le sommet du Shishapangma ce mercredi 14 mai à 13h14 après 3 journées d’ascension et 3 bivouacs dont 2 dans la face à 6 600 m et 7 200 m d’altitude.

Fatigués mais en parfaite santé, ils prennent maintenant, après un bon déjeuner préparé par Gyalzen et Tsulim, la direction du camp de base à 5 300m pour un repos bien mérité.

D’ici un jour ou deux, nous vous enverrons leur récit complet de cette ascension avec de belles photos prises dans la face.

Chef de bataillon Lionel Albrieux

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8027 mètres d’altitude…
Le GMHM au sommet du Shishapangma…

Bonsoir à vous tous,
nous sommes heureux de vous faire partager cette excellente nouvelle :

Les quatre militaires engagés sur les traces de Doug Scott, Roger Baxter-Jones et Alex MacIntyre ont foulé le sommet ce mercredi 14 mai dans la matinée puis sont redescendus par le même itinéraire avec l’intention d’installer le bivouac le plus bas possible.

Nous attendons avec impatience le retour au camp de base pour recueillir leurs témoignages et les photos du sommet que nous vous ferons partager sur ce site.

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L’ascension du Shishapangma se profile

Dans la tente mess, on s’affaire..

Ce matin du vendredi 8 mai, l’effervescence est à son comble au camp de base. Selon les prévisions de notre routeur, Yan Giezendanner (Météofrance), le créneau météo pour l’ascension du Shishapangma se profile.

Nous avons donc décidé de rejoindre le camp de base avancé aujourd’hui pour gagner en réactivité.

Dans la tente mess, on s’affaire à préparer les rations de nourriture pour l’ascension alors que dans la tente cuisine, Gyalzen nous prépare le repas du midi.

Dehors, Tendi supervise la confection des sacs de nos porteurs, Tsulim et Dawa. Le repas de midi dans des sachets individuels, nous quittons le camp de base vers 10h. Il nous faut 3h30 de marche par une succession de petites combes formées de roches morainiques pour rejoindre le camp de base avancé. La marche est ponctuée de petites poses, dont celle du déjeuner, au cours desquelles les échanges verbaux sont rares.

Chacun est pensif et concentré vers les jours qui s’annoncent et les décisions cruciales qu’il faudra savoir prendre.

Nous arrivons finalement vers 13h30 au bord du lac où nous avions laissé notre camp de base avancé 8 jours plus tôt. La face du Shishapangma s’élève majestueusement devant nous. L’heure est maintenant à l’observation, au repos et à l’élaboration des toutes dernières stratégies au regard des prévisions météo les plus récentes.

À très bientôt!

Capitaine Lionel Albrieux

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L’acclimatation du soutien

Texte du docteur Benoit Ginon, médecin de l’expédition.

Pour le soutien, une acclimatation plus douce mais néanmoins douloureuse !

Pendant que les 4 grimpeurs de l’expédition ont rallié le pied du Shisha, Lionel et moi avons passé une journée de plus au camp de base avancé.

Nous sommes ensuite parti avec 2 jours d’autonomie, afin d’atteindre un point culminant à proximité du Shisha.

Le 29 avril vers 12h30, nous atteignons notre objectif après deux heures de marche sur un terrain d’abord facile, puis sur un empilement d’assiette de 150m de dénivelé, athlétique et sur lequel la moindre accélération se paye par une sensation d’asphyxie !

Ce petit sommet de 6025m offre une vue imprenable sur la voie des anglais… et sur nos copains ! Le panorama à 360° est à couper le souffle (ce coup-ci l’hypoxie n’y est pour rien). Nous prenons un contact radio avec eux, puis nous nous lançons dans une entreprise de terrassement afin d’installer un bivouac confortable sur une arête partiellement enneigée.

Pour moi, c’est un premier 6000, et l’appréhension d’une première nuit à une telle altitude. L’après midi est difficile avec un bon mal de crâne, accentué par un soleil de plomb, qui nous oblige à choisir entre insolation à l’extérieur de la tente ou bien cuisson à l’intérieur (entre 30 et 40°) ! Nous nous employons à faire fondre de la neige pour combler nos indispensables et importants besoins en eau.

La nuit n’est pas des plus agréable avec de nombreux réveils alors que Lionel dort du sommeil du juste… Cette période d’acclimatation est ingrate, ponctuée par les signes de maladaptation et de longues phases d’attentes plus ou moins confortables.

La deuxième journée sur notre perchoir est déjà plus facile. Nous suivons la progression des grimpeurs sur le versant d’en face et occupons le temps entre lecture et repos. Lionel va se balader sur l’arête et essaye de suivre la trace de ce qui semble être un renard !

Nous passons une deuxième nuit au même bivouac puis redescendons le lendemain au camp de base avancé, où nous rejoignent à la mi journée les 2 seb, Antoine et max.

Après un frugale déjeuné préparé par Gyaljen ( pronocé Galzen), nous prenons le chemin du camp de base dans l’après-midi avant l’arrivée du mauvais temps.

Tout le monde est content de l’expérience et de l’acclimatation acquises, et a hâte de passer une vraie bonne nuit.

A bientôt.

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L’acclimatation selon Bonniot…

-Tadjikistan ?
-Heu… Je sais pas !
-Douchanbé. Mongolie ?
-Pfiou… J’ai su… Je crois !
-Oulan Bator.
-Pourquoi tu m’insultes ?
-Max…
Gagner au jeu des capitales des pays du monde avec Sébastien Moatti reste un vœu pieu. Qui plus est durant les longues après midi à s’acclimater à plus de 6000m. Durant cette période peu glorieuse, c’est la souffrance qui s’inscrit en lettres capitales sur les visages et dans les organismes fatigués. Prétendre à ces sommets qui frôlent avec la stratosphère peut paraître déraisonnable. C’est pourtant une chance que nous avons au GMHM que de pouvoir s’attaquer à ces monuments de l’Himalayisme.

Ainsi donc nous voici en route pour la deuxième fois en six mois vers un de ces géants, le Shisha Pangma.

Nous avons choisi la voie anglaise, fondement du style alpin instauré par Scott, Mc Intyre et Baxter Jones en 82. C’est l’occasion de pratiquer la montagne comme nous le faisons chez nous, avec cette composante non négligeable du manque d’oxygène.

Depuis le camp de base avancé à 5600m, nous bivouaquons au pied du mur, à 5900m.

En une courte matinée nous atteignons puis terrassons une belle plateforme à 6150m. Les vestiges d’anciennes expéditions nous font la vie belle et nous permettent de révéler le génie civil qui est en nous. Les pieux à neige laissés sur place se révèlent d’excellents alliés pour ériger des murs de soutènement et aménager un bivouac trois étoiles. Nous nous endormons paisiblement pour notre première nuit tous les quatre dans la face.

Le lendemain, nous remontons les pentes initiales jusqu’à un bivouac un peu moins cosy, sur une arête de neige à 6650m.
Nous terrassons une bonne partie de l’après midi. Dans la tente, la température atteint les 30 degrés avant de plonger dans les abysses négatifs au petit matin.

Cette altitude est suffisante dans la balance entre fatigue générée par l’effort et hauteur atteinte. Nous regagnons durant la journée du lendemain le camp de base à 5300m.

En plus de nous acclimater, cette sortie au cœur de la voie que nous convoitons apparaît comme une répétition générale. Découvrir les conditions de la montagne, appréhender les températures, jauger nos besoins en nourriture et en gaz. Notre contrat jusqu’ici est rempli, l’acclimatation est terminée.

Le mauvais temps revient sur le camp de base, nous nous livrons à de copieux repas et à de terribles parties de cartes. Nous attendons maintenant le créneau, blotti dans nos luxueux sacs de couchage, couvé par Tendi Sherpa, le régisseur de l’organisation de notre expédition, et son équipe.

Se reposer et se renflouer, voici notre mission pour la semaine à venir.

Affaire à suivre…

Chasseur Max Bonniot

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ultimes bivouacs d’acclimatation

Bonjour à toutes et à tous,

Les ultimes bivouacs d’acclimatation réalisés, je profite d’une période de repos et de mauvais temps pour descendre avec Tendi et Dawa à Nyalam afin faire quelques courses d’approvisionnement. Ayant à cette occasion un accès direct à internet, je vous envoie avec de nombreuses photos nos derniers récits.


Tout d’abord, j’aimerai vous présenter notre équipe de soutien népalo-tibétaine :

– Tendi Sherpa est notre responsable logistique.

Depuis 2 ans nous faisons appel à ses services pour l’organisation locale de notre expédition. Il est Népalais, parle parfaitement le français, assez bien le tibétain, et possède une longue et solide expérience de l’organisation des trekkings au Népal. Il s’est lancé pour nous dans l’aventure de l’organisation d’expédition en Chine en dehors des sentiers battus des voies normales de l’Everest et du Shishapangma. Son aide est indispensable et nous sommes bien heureux qu’il soit avec nous.


– Gyalzen Sherpa est aussi népalais: Il est notre cuisinier en chef.

Il connaît quelques mots de français qu’il a commencé à apprendre cette année à l’alliance Française de Kathmandu, mais il maitrise surtout l’anglais. C’est un formidable cuisinier et il ne cesse de nous surprendre et de nous régaler au camp de base. Avec les trois autres membres de notre équipe de soutien, il participe aux portages entre le camp de base à 5 300m et le camp de base avancé à 5 600m.


– Tsulim est l’un des 2 porteurs tibétains.

Il est le doyen de l’équipe du haut de ses 54 ans et fait preuve d’une bonne humeur inoxydable. Il était déjà présent avec nous l’automne dernier lors de notre tentative d’ascension du Shishapangma et c’est en grande partie grâce à son aide (commandité par Tendi) que nous avons pu récupérer notre matériel de l’année dernière. Matériel que nous avions dû abandonner lors de notre retraite du camp de base (cf l’expédition 2013 au Shishapangma).


– Dawa est notre second porteur tibétain.

Recruté à la dernière minute dans le cercle familial d’un de nos meilleurs contacts à Nyalam, il est âgé de 47 ans. Très discret, les contacts sont moins chaleureux mais se tissent jours après jours vers plus de complicité. Grace à eux, les conditions de vie sont grandement améliorées et nous pouvons nous concentrer sur notre objectif. Merci à eux pour leur aide !


Je vous laisse maintenant suivre les récits du chasseur Max Bonniot pour l’acclimatation de l’équipe d’ascension du Shishapangma et le récit du Médecin Benoît Ginon pour l’acclimatation de notre binôme de soutien organisation et sécurité.

Bonnes lectures !!

Capitaine Lionel Albrieux
le 04-05-2014

Les récits cités ci-dessus seront publiés demain…un peu de suspense.

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Au programme cette semaine

Samedi 26 avril : encore une journée de repos au camp de base.

Après avoir passé la matinée à préparer nos sacs de course pour une autonomie de 4 bivouacs, le reste de la journée a été consacrée au repos, à la lecture et à la détente sous toutes ses formes et plus particulièrement par les parties de cartes passionnées qui rythment les après-midi de repos et les soirées depuis le début de l’expédition.
Benoît, notre docteur, en a aussi profité pour faire quelques prélèvements sanguin et nous faire appliquer le protocole SHIMER.

Demain matin, nous partons établir notre camp de base avancé, sensiblement au même endroit que l’année dernière, dans les moraines au pied du Shishapangma vers 5600m d’altitude.

Ensuite, nous poursuivrons notre acclimatation en réalisant des bivouacs successifs d’altitude croissante jusqu’a dormir aux alentours des 6500m.

Plusieurs options sont envisagées mais il nous est encore impossible de dire vers laquelle nous nous orientons, les conditions des faces que nous découvrirons demain après-midi et les évolutions des conditions météorologiques nous dicteront les choix à faire.

Les cordée et binômes de tente sont établis:
• l’adjudant Sébastien Moatti avec le chasseur Max Bonniot
• Le caporal-chef Sébastien Ratel avec le chasseur Antoine Bletton
• Le docteur Benoît Ginon avec le capitaine Albrieux

Nous prévoyons de redescendre au camp de base vendredi ou samedi prochain.

Nous vous raconterons alors cette semaine passée à parfaire notre acclimatation.

A très bientôt,

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Installation du camp de base

Après 2 jours passés à Kathmandu, nous prenons la route pour le Tibet le 20 avril. Par une longue journée de minibus, d’attente au passage de la frontière avec la Chine et de 4X4, nous rejoignons Nyalam. Cette ville d’altitude (3800m), située au Tibet, est le point de départ de la marche d’approche pour le camp de base de la face sud-ouest du Shishapangma.

Nous y passons une journée et deux nuits, juste le temps pour Tendi d’organiser, avec les yackmen et le responsable local de la TMA (tibetan mountaineering association), notre montée au camp de base et de faire quelques courses de nourriture. De notre coté, nous nous détendons et faisons connaissance avec quelques expéditions en partance pour le versant chinois de l’Everest.

Le 22 avril, nous débutons notre montée vers le camp de base.

Il nous faut pas moins de 37 yacks, menés par 12 yackmen, pour transporter les 1400kg de nourriture, de gaz et de matériel de notre expédition. Les conditions de neige nous font craindre de ne pas pouvoir atteindre ce dernier avec les yacks.

Deux journées de marche sont prévues et la première n’est pas très enthousiasmante. Bien que la météo soit bonne, les yackmen ne veulent pas pousser jusqu’à l’emplacement de bivouac habituel en raison de l’abondance de neige et donc du peu d’herbe disponible pour les yacks.

Alors que nous les avions devancé et atteint cet emplacement, nous devons faire demi-tour et les rejoindre plus bas pour monter le bivouac.

Le lendemain nous levons le camp le lendemain vers 11h.

Avec Tendi, nous avons de sérieux doute quand à la probabilité que nous puissions atteindre notre camp de base de l’année dernière. Plus nous montons et plus les plaques de neige, entravant la progression des yacks, sont abondantes. De plus la météo se dégrade dès midi, le vent se lève et la neige commence à tomber.

Certains yackmen semblent inquiets,

mais trois d’entre eux sont très déterminés et prennent en main la direction des opérations. Se relayant dans la reconnaissance d’un itinéraire praticable pour les yacks, ils guident notre caravane jusqu’à l’emplacement du camp de base (CB) à 5300m d’altitude.

Nous arrivons donc à l’emplacement du CB vers 17h30 et nous installons un camp sommaire pour passer la nuit.

Les lieux sont bien différents de l’automne dernier. Le lac est gelé et recouvert de neige. Là où l’année dernière nous avions posé nos tentes à même la terre, la neige recouvre une épaisse couche de glace de 40cm. Le petit ruisseau qui nous alimentait en eau est tout autant recouvert de glace. L’ambiance est quasi hivernale avec cette météo maussade.

Toute la journée du lendemain est consacrée à l’installation complète du camp.
Dès midi le ciel se couvre et une fois le soleil masqué, la température est de l’ordre de 5°. Elle devient rapidement négative à la tomber du jour et il neige toute la soirée.

Aujourd’hui c’est repos. Ce matin, après le petit déjeuner, Tendi a organisé une « Puja » : C’est une cérémonie pour « bénir » les alpinistes et leurs matériels afin que les dieux soient avec eux lors de leurs ascensions. Dans le bouddhisme népalais, ce 25 avril est une journée de la terre et de l’air, une journée qui se prête parfaitement à cette cérémonie.

Différentes offrandes, farine, bière, sucrerie…. sont faites et sont accompagnées de prières dont nous reprenons certaines paroles en cœur. Au cours du rituel, de la farine est déposée sur notre épaule droite, sur nos joues et sur notre front, et nous devons en manger une petite portion.

Nous partageons aussi un bol de bière avant d’en vider chacun un canette, puis nous jetons du riz blanc sur l’ « autel » avant de consommer une partie des offrandes.

Après un déjeuner digne d’un repas de fête, l’adjudant Sébastien Moatti, le caporal-chef Sébastien Ratel et le Chasseur Antoine Bletton partent se promener une petite heure pour voir un peu mieux et d’un peu plus près les montagnes qui nous entourent.

Avec le médecin principal Benoit Ginon et le chasseur Max Bonniot nous restons tranquillement au camp pour réaliser quelques protocoles de l’expérimentation SHIMER* que nous menons avec l’IRBA (l’institut de recherches biomédicales des armées). * article à venir du docteur

Récit d’après un texte de Lionel ALBRIEUX.

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Retour sur dix jours d’acclimatation

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A-CLI-MA-TA-TION: ce mot résonne à nos oreilles 20 fois par jours depuis des mois. C’est l’obsession d’être le plus efficace possible, ou plutôt le moins mal possible le jour où nous serons sur les pentes du Shishapangma.

Et puis début mars, Tendi, le chef d’orchestre Sherpa de notre logistique himalayenne nous annonce que nous ne pourrons entrer au Tibet que mi-avril. Nos billets d’avion étant réservés pour le premier, nous imaginons, dépités, la quinzaine de jours à Katmandu qui suffit à réduire à néant nos heures d’entraînement et nos réserves de globules chèrement produites. L’administration chinoise n’est pas concernée par notre acclimatation? Et puis la solution alternative se fit évidente: Un trekking au Népal.

Tendi nous propose de nous rendre dans le Langtang.
Situé au nord de Katmandu, cette vallée offre l’avantage d’être rapidement accessible, ne nécessite pas de prendre un aléatoire vol intérieur et permet de monter rapidement en altitude tout en bénéficiant de lodges confortables.

Nous troquons nos Moon boots de compétition contre des chaussures de trail et nos piolets contre deux bâtons de marche. Quelques heures de routes cahoteuses aux travers de paysages pittoresques typiques de la vallée pré-himalayenne et nous voilà remontant paisiblement des chemins tracés astucieusement dans la végétation luxuriante des raides versants dont on ne devine pas même le sommet.

Trois jours plus tard la jungle n’est plus et nous arrivons dans les alpages de Kjangyn gumba. Un petit complexe de lodges qui a poussé à mesure que les trekkeurs affluaient dans ce petit havre reposant.

L’altitude est tout de même celle du sommet de l’aiguille du midi et les sommets de 6 et 7000 mètres sont à un jet de pierre.

Les maîtres mots de ce séjour d’une dizaine de jours seront le repos et la progressivité. Le surlendemain, après un diner en fin d’après-midi nous montons à 4600m pour une première nuit sur les hauteurs.

Pour occuper la nuit suivante, Benoit, notre docteur, fait de nous des experts en médecine d’altitude. Powerpoint studieux et atelier pratique.
Le caisson hyperbare est gonflé et attire une foule de curieux.

Descente à skis d'un petit sommet sans nom à 5025m.
Descente à skis d’un petit sommet sans nom à 5025m.

Jusqu’ici incognito, notre « Doc » se retrouve sollicité pour la consultation des habitants de ces hauts villages éloignés du premier dispensaire. Il y répond évidement avec le plus grand sérieux.

Il est temps de dépasser la barrière des 5000m. Nous partons avec trois jours de d’autonomie. La neige qui nous avait posé tant de soucis en lors de l’expédition d’octobre est encore bien présente mais cette fois elle porte et rend la progression agréable. 4 à 500 mètres quotidiens correspondent à la norme anti MAM (mal aigu des montagnes) et nous nous abstenons bien d’en faire plus.

La conséquence immédiate est que nos journées se terminent à 9h00 du matin. La suite de la journée pourrait paraître ennuyeuse et désœuvrée, il n’en est rien. La bonne humeur et le plaisir partagé d’être en haut nous comblent.

Les occupations sont assez nombreuses, mot croisés, quizz improvisés et surtout les « tâches ménagères » à commencer par la laborieuse production d’eau.

Notre passe-temps favori s’avère quand même être le remplissage de formulaire et les relevés physiologiques pour le projet mené conjointement avec l’IRBA (institut de recherche biomédical des armées).

Max essaie toutes les combinaisons possible pour tricher avec son jouet: le saturomètre, cette activité l’occupe quelques heures pour quelques points de saturation en plus en combinant hyperventilation et blocage de respiration.

Le faite de ce séjour sera un col à 5500m qui aura le mérite de nous offrir une vue fantastique sur le haut Langtang, dominé par le Shishapangma, notre objectif final, qui s’élève à une vingtaine de kilomètres au nord.

Redescendu à Kjangyn, il nous reste une journée à occuper.

Pendant que la moitié du groupe s’attèle à perfectionner leur technique en belote, l’autre moitié se motive pour aller tracer quelques virages 1200 mètres plus haut.

Le rapport montée à pied/descente à ski n’est pas très généreux mais nous ne regrettons pas les quelques virages tracés sur ces pentes dans une ambiance inhabituelle au ski de randonnée.

Les deux jours suivants, nous effectuons en sens inverse le trajet et rejoignons Katmandu, sa poussière, son agitation et surtout ses innombrables restaurants ou nous allons affiner la phase finale de notre acclimatation: les réserves lipidiques.

Récit d’après un texte de Sébastien MOATTI.

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Première phase d’acclimatation dans le Langtang

C’est reparti…comme en 2013..pour le Shishapangma.

Ce 02 avril à 16h00 heure locale (3h45 de plus qu’à Paris). Tendi Sherpa est de nouveau présent pour accueillir le GMHM à l’aéroport de Katmandu. L’équipe 2014, hormis Sébastien Ratel et le docteur Benoît Ginon, n’arrive plus en territoire inconnu. Cependant les formalités administratives et douanières n’en sont pas pour autant des « formalités » ! L’entrevue à l’ambassade de France avec Madame la consule est toujours aussi indispensable et constructive pour une telle expédition.

Cette année pas de visite touristique, les membres de l’expédition n’ont qu’une hâte: commencer la phase d’acclimatation et connaître les conditions du sommet tant convoité.

Mais ils devront faire preuve de patience encore quelques jours avant de poser le pied dans la vallée du Shishapangma. En effet, à cette période de l’année l’accès à cette zone n’est pas encore autorisé aux expéditions. Qu’à cela ne tienne, l’acclimatation aura lieu de l’autre côté de la frontière, dans le parc national du Langtang.

Quelques jours plus tard les premières nouvelles.

Mercredi 09 avril, un sms arrive sur le téléphone portable de permanence à Chamonix : « Bonjour à tous, nous bivouaquons sur une croupe herbeuse à l’altitude 4459 mètres au sud-ouest du Kyanjin Ri les coordonnées sont 28°13’02’’ nord et 85°34’42’’ est. Nous sommes tous en pleine forme. ».

Le retour à Katmandu est prévu pour ce début de semaine. Ce sera l’occasion pour eux de nous raconter plus en détails cette première phase d’acclimatation.

Commandant Jean-Yves Igonenc.
Base arrière. Chamonix. Lundi 14 avril

Partenaires

Météo france

Météo France répond aux attentes du GMHM en assurant le routage météo depuis l’antenne locale de Chamonix-Mt Blanc.

Météo-France a pour mission de surveiller l’atmosphère, l’océan superficiel et le manteau neigeux, d’en prévoir les évolutions et de
diffuser les informations correspondantes. Il exerce les attributions de l’Etat en matière de sécurité météorologique des personnes et des biens. Il assure de même, dans les domaines de sa compétence, la satisfaction des besoins du ministère de la défense.

Millet

Partenaire matériel et habillement et partenaire des MXP.

Le nom Millet devient célèbre dans les années 30 avec les premiers sacs à commissions munis de bretelles. Adapté quelques années plus tard au sac à dos, l’idée signe rapidement le succès de la marque française. Le développement de produits techniques pour la montagne apporte à la marque une forte image, renforcée par la signature des meilleurs montagnards de leur génération.

Julbo

Partenaire pour les lunettes et masque de haute montagne.

Julbo est avant tout une marque aux choix techniques reconnus. La marque jurassienne s’appuie sur ses concepteurs/designers pour la création de ses gammes de produits, des lunettes de soleil aux lunettes optiques en passant par les casques et masques. Julbo maîtrise l’ensemble du processus de fabrication : conception assistée par ordinateur, atelier de mécanique pour créer ses propres outillages, moules et pièces…

Tingerlaat

Partenaire pour les produits de protection solaire.

Tingerlaat a été conçu spécifiquement pour tous les passionnés de sport qui exposent leur peau à des conditions climatiques extrêmes lors de la pratique de leur activité sur neige, sur eau, sur terre, dans l’air. L’objectif est d’apporter des innovations technologiques adaptées aux besoins actuels de la peau des sportifs.