Asie : L’altitude en Himalaya

le projet

Le Mukut Parbat

Situé dans la chaîne de Garhwal, en plein coeur de l’Himalaya, le Mukut Parbat est voisin du célèbre Kamet.
Cette zone offre un paysage de type rocheux et glaciaire.

Le Groupe tentera de gravir le Mukut Parbat, sommet de 7 242 mètres par son versant indien.

L’itinéraire envisagé pour réaliser cette ascension est une immense arête rocheuse et mixte dans laquelle qualités technique et physique ainsi qu’une parfaite acclimatation à la haute altitude seront nécessaires.

Pour réussir ce challenge, l’équipe devra être capable de rester plusieurs jours dans la face, à plus de 6 500 mètres, tout en gérant les conditions climatiques particulièrement difficiles dans cette région.

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Déroulement

– 6 septembre 2009 : vol Genève-New Dehli.


– du 7 au 10 septembre : transfert en camion à Ghastoli (3 800 m).
– du 11 au 14 septembre : marche d’approche jusqu’au camp de base sur le glacier du Kamet (5 100 m).
– 16 septembre : établissement du camp de base avancé situé au pied de la face sud du Mukut Parbat (5 600 m).
– du 17 septembre au 10 octobre : acclimatation et ascension du Mukut Parbat (7 242 m) en style alpin.
– 11 octobre : démontage du camp de base.
– 13 octobre à Chamonix.

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L’équipe

– Capitaine Lionel Albrieux, chef du GMHM et leader de l’expédition
– Lieutenant Didier Jourdain,
– Adjudant-chef Sébastien Bohin,
– Caporal-chef Manu Pellissier,
– Chasseur Marion Poitevin,
– Dimitri Munoz, grimpeur du GMHM.
– Adjudant Sébastien Giacobi, instructeur à l’École militaire de haute montagne
– Médecin principal Damien Cabane, médecin à l’École militaire de haute montagne.

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L’altitude

C’est sans doute la discipline noble de l’alpinisme ; là où tout est amplifié, ou tout devient difficile. Les plus belles pages de l’histoire de la conquête des montagnes par l’homme se sont écrites sur ces hauts sommets.

Depuis les années 20, date des premières expéditions à l’Everest, le style a beaucoup évolué. Les expéditions se sont considérablement allégées, moins de matériel, moins de grimpeurs, moins de camps intermédiaires et surtout des ascensions sans oxygène. C’est l’alpiniste Reinold Messner qui sera le premier à gravir l’Everest sans oxygène en 1978.
Aujourd’hui, les expéditions se veulent plus rapides en limitant les aller et retour sur la montagne. Après une phase d’acclimatation, les alpinistes tentent le sommet en déplaçant leur bivouac au fur et à mesure. On parle alors de style alpin.

Règles

Une utilisation limitée des cordes fixes et sans oxygène. Privilégier le style alpin ou semi alpin.

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Carnet de bord

A l’heure du bilan

12 novembre 2009

Cela fait maintenant un peu plus d’un mois que nous sommes rentrés de cette expédition en Inde, il est temps de vous en livrer le bilan et d’apporter, par la même occasion, une conclusion à toutes ces nouvelles que vous avez pu suivre sur le site.

Cette expédition Himalayenne était la sixième de notre tour du monde des continents commencé en Afrique en 2005. Cette fois-ci, l’objectif était d’illustrer la « haute altitude » en partant ouvrir un itinéraire original sur le Mukut Parbat, un sommet de 7240m situé dans le massif du Garwal en bordure du plateau tibétain.

Cette expé a été marquée par deux événements majeurs : une profonde affliction liée au départ de notre compagnon M. Dimitry Munoz victime d’un œdème pulmonaire et la joie de gravir un beau sommet avec tout le reste de l’équipe.

Le 18 septembre, Dimitry, qui a un petit mal de tête persistant depuis plusieurs jours, redescend afin de se refaire une santé plus bas. Il est accompagné par Chetan notre officier de liaison. Cependant, au cours de la nuit suivante, 1000m sous notre camp de base, après une soirée durant laquelle il se sent déjà mieux, il fait un œdème pulmonaire. Au matin, Dimitry et Chetan reprennent la descente jusqu’à Badrinath où ils sont rejoints en fin de journée par le médecin principal Damien Cabane, le médecin de l’expédition, alerté grâce au téléphone satellite. Dimitry affaibli et dans un « sale état », part sur le champ pour New Delhi accompagné par Damien… il leur faudra 2 jours de route. Nous ne reverrons Dim qu’une fois rentrés en Chamonix.

Nous apprenons la nouvelle à notre retour du premier sommet d’acclimatation. Partagés entre l’incrédulité et l’affliction, nous nous rassurons à l’idée de le savoir accompagné par Damien et en route pour Delhi où son état ne pourra que s’améliorer. Nous arrivons à les joindre plusieurs fois au téléphone, Dim va mieux de jour en jour et c’est ainsi que rassurés sur sa santé, nous pouvons poursuivre sereinement l’expédition.

Après un deuxième sommet d’acclimatation d’une altitude de 6250m où nous ouvrons un bel itinéraire mixte dans une difficulté raisonnable, nous nous préparons à partir dans le magnifique pilier sud du Mukut Parbat lorsqu’un message d’alerte météo nous parvient sur le téléphone satellite. Yann Giezendanner, notre routeur de Météo-France, vient de voir surgir sur son écran d’ordinateur une magnifique perturbation qui ne nous accorde que deux jours de beau temps avant du « gros mauvais ». Grâce à sa clairvoyance, nous pouvons modifier notre projet à temps. Nous sommes à 5200m d’altitude et 3-4 km du Mukut Parbat et nous décidons de tenter en deux jours l’ascension et la redescente du Mukut parbat East qui culmine 7130m et qui, du peu que nous en voyons, nous paraît plus facile. Nous avons eu de la chance et nous ne nous sommes pas trompés, c’est donc avec beaucoup de joie que nous arrivons tous ensemble, le caporal-chef Manu Pellissier, le chasseur Marion Poitevin, l’adjudant Sébastien Giacobi, l’adjudant Sébastien Bohin, le lieutenant Didier Jourdain et moi, au sommet le 2 octobre.

Le mauvais temps sur les talons, nous redescendons rapidement vers la vallée avec tout notre barda en laissant derrière nous les sommets bien pris dans les nuages.

Cette expédition a été l’occasion pour les grimpeurs de s’initier ou de renouer avec les hauts sommets de l’Himalaya. Elle nous a permi aussi de mettre à jours nos connaissances sur les pathologies liées à l’altitude et nos compétences dans la gestion de l’acclimatation et des ascensions en haute altitude.

Toute l’équipe du Groupe militaire de haute montagne tient à remercier les partenaires et les personnes qui ont aidé à préparer et réaliser cette expédition :
– La mission militaire Française à New Delhi pour son aide dans la prise en charge et le rapatriement de Dimitry
– La société MILLET
– La société JULBO
– La société METEO-FRANCE et Yann Giezendanner pour son professionnalisme
– Les écoles POLYTECH-SAVOIE qui nous aident à améliorer la production d’énergie électrique en expédition.
– L’ECPAD- L’établissement cinématographique et photographique des armées et de la défense qui assurera la production du film à venir.
– Les personnels de l’EMHM représentés par le chef de corps, le lieutenant-colonel PERREAUT.

Merci à tous d’avoir été fidèles à nos nouvelles régulières et à bientôt,

Capitaine ALBRIEUX Lionel

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Sur le chemin du retour
08 octobre 2009

Sur la route du retour, nous « trouvons » enfin un ordinateur pour envoyer quelques images, le notre ayant rendu l’âme lors des péripéties de la marche d’approche. Ces photos retracent les dernières heures de l’ascension du Mukut East.
Commentaires de la « base arrière » : sympa les images, quand rentrent-ils pour voir la suite ? « Dans un jour ou deux, au plus tard mardi » Disent-ils. En conclusion, rendez-vous à partir de mardi 13 pour avoir d’autres infos, commentaires et images de cette expédition au Mukut Parbat.

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Une sage décision a été prise

05 octobre 2009

La paire de jumelles passe de main en main pour trouver le meilleur itinéraire

Comme tous les jours depuis un mois, Yann notre routeur météo nous annonce du beau temps pour au moins dix jours. Nous sommes le dimanche 27 octobre, rien ne presse, au camp de base c’est une période de repos pour tous. Les concours de belote s’enchaînent, chacun s’active à ses tâches ménagères, les journées passent vite.

Mardi 29, demain nous montons au camp de base avancé pour, enfin, tenter le pilier sud du Mukut. L’acclimatation est terminée, nous sommes en pleine forme. Assis autour d’une bâche jonchée de matériel d’escalade, les discussions pour la préparation vont bon train : de quoi aurons-nous besoin ? Friends n°3, n°4, chaussons d’escalade ? Sac de hissage…. finalement on prend tout, le choix se fera plus tard !

Aujourd’hui, le temps est encore au « grand beau », nous sommes mercredi 30, il est 5 heures du matin, et tous les six nous partons vers le Mukut. Il est 11 heures et, comme tous les jours depuis notre arrivée, la chaleur accablante est déjà présente, mais ouf ! Nous sommes au camp de base avancé. La paire de jumelles passe de main en main pour trouver le meilleur itinéraire sur le pilier parmi les « plaquages » et les dalles. Une dernière petite sieste avant de faire les sacs et puis demain c’est parti…

La sonnerie du téléphone satellite retenti, Yann nous envoi le message météo une dernière fois avant le départ. Et là, tout change. Les cinq jours de beau temps prévus se transforment en trois au maximum. Dimanche midi, une grosse perturbation arrive : « neige à 5500 m durant trois jours, suivi d’une période de beau avec plus de 100 km/h de vent… C’est la consternation parmi les grimpeurs. Tenter quand même en trois jours alors que nous avions estimés à cinq le temps de grimper et de redescendre ? l’adjudant Sébastien Bohin rappelle son ami Yann au téléphone : « C’est du gros mauvais qui arrive et il faudra impérativement redescendre en rappel par le pilier sinon vous allez passer un mauvais quart d’heure là-haut ! ».

Les discussions reprennent, puis au final la plus sage des décisions est prise. Nous irons tous les six grimper le Mukut East (7130m) en technique alpine. Cela nous prendra que moins de temps. D’autant plus que le Mukut Parbat East ne s’est gravi que deux fois et jamais en technique alpine. Superbe objectif donc !

Jeudi 1er octobre, 3 heures, le réveil sonne et, comme toutes les nuits, le givre s’est installé à l’intérieur de la tente, le réveil est des plus rafraîchissants. Dehors les réchauds carburent, la journée va être longue, il faut faire fondre de la neige pour faire de l’eau car il va également faire chaud. Le rythme est donné par Sébastien Bohin qui fait la topo de nuit, nous remontons l’interminable glacier encaissé entre le Mukut et le Kamet. Les séracs nous surplombent, heureusement qu’il fait nuit. Le jour se lève et nous passons au pied du pilier que nous regardons avec envie. Les photographes se déchaînent : il est vraiment beau.

Le plat du glacier s’éloigne, nous sommes dans la pente qui mène au col, il commence à faire chaud et c’est raide, mais le premier de cordée nous fait une super trace.

6380 m, altitude du col, de l’autre coté le Tibet s’offre à nous avec ses hauts plateaux. C’est le contraste total : face à nous plus de vallée mais une longue plaine désertique, c’est magnifique !

Vendredi 02, la nuit a été bonne pour tous. La première pente de neige qui nous amène au Mukut East semble toute petite dans cette immensité. Pourtant il nous faudra plus de 4 heures, en nous relayant à la trace dans une neige inconsistante, pour remonter plus de 600 mètres de dénivelée dans une pente à 45 degrés et déboucher sur les rochers sommitaux.

Rappel lors de la descente

De là, deux longueurs de glace nous attentent avant le collu final à 6900m d’altitude. Épuisés, nous marquons une pause, le vent nous entoure, le sommet est proche. 11h00, heure locale, c’est enfin le sommet, tous les six groupés. La joie est, pour tous, immense. C’est le premier « 7000 » pour cinq d’entre nous. Seul le caporal-chef Manu Pellissier était monté aussi haut. Le Mukut East est vaincu pour la 1ère fois en style alpin et c’est seulement sa 3e ascension.

Les pentes du Kamet et de l’Abi Gamin scintillent face à nous. Notre cœur bat plus vite cause de l’altitude mais aussi à cause de l’émotion que cette joie nous procure. Nos pensées vont rapidement vers nos proches et envers M. Dimitry Munoz et le chasseur Sébastien Ratel qui sont en France, certainement en train de grimper…

C’est l’heure des photos, et de la descente, le cœur léger. Quelques rappels et ramasses plus tard, nous voilà de retour au bivouac à 6380m. Il faut refaire de l’eau, plier les tentes et descendre au camp de base avancé. Il faut se dépêcher avant que la neige ne chauffe trop. le capitaine Lionel Albrieux prend la tête du groupe, slalome entre les crevasses, la pente est encore en bonne condition, nous allons relativement vite. Le plat du glacier nous accueille, les dangers sont derrières nous, nous nous déséquipons quand, soudain, alors que nous rangions tranquillement le matériel dans nos sacs, une énorme rupture de séracs du Kamet nous projette tout son aérosol. Durant trois minutes nous sommes dans le brouillard le plus total, il neige : Yann ne l’avait pas prévu celle là !

Nous en sommes quittes pour une bonne frayeur, il nous reste à nous secouer pour enlever les 5 cm de neige qui nous ont recouverts et … c’est reparti. Le camp de base est regagné vers 16h30, l’ombre est déjà présente. La nuit sera bonne, nos rêves vers le Mukut et ses 7130m réalisés en 2 jours seulement…

P.S. bonjour à toute la DDS…

Récit de l’adjudant Sébastien Giacobi. (reçu lundi 07 octobre)

Depuis ces évènements le camp de base a été démonté, le Groupe est sur le chemin du retour et pense rejoindre New-Dheli le 08 octobre en fin de journée.

A bientôt.

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Sur le Mukut Est à 7130m

02 octobre 2009

Les conditions sur la face sud du Mukut Parbat et l’annonce d’une période de mauvais temps nous a obligé à réorienter nos projets.
Nous avons donc décidé d’aller dormir jeudi soir au col entre le Mukut Parbat et le sommet est à 6500 m environ.

Vendredi 02 matin, nous voilà tous au sommet du MUKUT EAST à plus de 7000 m d’altitude.

L’équipe est au complet :
– Lionel,
– Didier,
– Sébastien Bohin,
– Sébastien Giacobi,
– Manu
– Marion.

Après un grand moment de bonheur partagé, l’appel de la vallée s’est fait sentir.
Nous allons passer la nuit le plus bas possible.
De retour au camp de base nous vous raconterons, plus en détails, ces quelques jours intenses.
À bientôt pour la prochaine news.

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Acclimatation, suite et fin

30 septembre 2009

Texte rédigé par Marion Poitevin

L’arête Sud du Mukut Parbat (à droite)

« Bonjour à tous,
Voici les dernières nouvelles depuis le camp de base où nous sommes tous rentrés hier après une seconde phase d’acclimatation.
Un petit retour dans le temps nous ramène à la fin des dernières infos.

Nous revoilà donc le 23 septembre, le chasseur Marion Poitevin et le caporal-chef Manu Pellisier sont de retour au camp de base (CB). Manu tousse encore un peu mais s’est bien remis de son début de bronchite. Ils décident de prendre la journée du 24 pour se reposer. Pendant de temps, l’équipe « le lieutenant Didier Jourdain, l’adjudant Sébastien Bohin et l’adjudant Sébastien Giacobi » s’acclimate sur le sommet tenté par Sébastien Bohin et Manu la semaine dernière. L’ascension débute par un couloir en neige et en glace pour rejoindre une arête très photogénique. L’itinéraire remonte ensuite celle-ci pour atteindre une barre rocheuse qui se franchie en une longueur de corde. Enfin, les 100 derniers mètres, en neige, donnent accès au dôme sommital. La vue sur les autres sommets himalayens est époustouflante.

« Le Mukut Parbat attire en premier notre regard et nos esprits, c’est, vous l’avez compris, l’objectif de notre expédition. Mais aussi le Kamet 7756 m, sommet sur lequel, en 1985, le GMHM avait ouvert une nouvelle voie en collaboration avec l’armée indienne. 14 membres de l’expédition sur 19 l’atteindront. Le Shivling nous rappel l’expédition du Groupe au Garhwal en 1999. Nous reconnaissons également l’Arwa Tower 6352m, ce « big wall » dont le sommet a été foulé en 2002 par Manu avec d’autres compagnons du groupe. C’est au tour de la Nanda Devi d’être contemplée. C’est le plus haut sommet de la chaîne du Garhwal 7816 m, région dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Malgré toute cette beauté, Nanda Devi signifiant « déesse joyeuse », le regard revient encore sur le Mukut Parbat et l’itinéraire qui nous attend : l’arête sud. Mais pour l’heure ils nous faut redescendre de ce sommet de 6245 m par son autre versant dans une pente de glace et de neige ».

Au cours de la journée du 25, deux équipes se croisent sur le glacier : Marion et Manu vont au camp de base avancé (CBA) pendant que le capitaine Lionel Albrieux, Didier, « Seb et Seb » en redescendent. Echange d’émotions et d’informations puisque Lionel, qui était resté au CBA le 24, change d’équipe et le 26 septembre c’est avec Manu et Marion qu’il goute aux joies de l’altitude. Ils sont tous les trois au sommet du « 6245 » maintenant bien connu. Ils rejoignent le CBA par la descente classique mais, au lieu de passer la nuit sur place à attendre que la neige regèle, ils décident de regagner le soir même le CB pour avoir un VRAI repas et un GROS sac de couchage. Sans le regel et de nuit, ils mettent six heures trente au lieu des trois heures trente habituelles. Mais quel plaisir, à 23h00, de se glisser dans un bon sac de couchage !

Le 27, toute l’équipe de grimpeurs est réunie au camp de base pour quelques jours de repos. Les activités sont variées : sieste, lecture, belote, musique… et surtout REPAS.

Activités au camp de base

Merci au « Cook Manu et au « kitchen boy » Dhushan pour leurs salades, lentilles, chappattis, riz épicés, légumes épicés, omelettes, soupes aux tomates… bref un vrai camp de base, à la différence avec le camp de base avancé ou tout est « light et sans cook ». Il fait « grand beau » c’est aussi l’occasion de faire un brin de toilette et une grosse lessive.

Différences
Le 28, Chayton, l’officier de liaison détaché de l’Indian Mountaineering Foundation (IMF), descend à Bathrinath pour rejoindre le médecin principal Damien Cabane. Damien avait accompagné M. Dimitri Munoz jusqu’à Dehli, lorsque celui-ci à fait son mal aigu des montagnes (MAM). Le docteur remontera ensuite au CB pour être présent lors de la tentative dans le pilier sud du Mukut Parbat. Dimitri, quant à lui est rentré chez lui, à Chamonix, tard dans la soirée. Il va prendre quelques jours de repos pour récupérer de son aventure.
Le 29, une équipe de quatre grimpeurs se prépare à repartir d’ici 2 à 3 jours pour aller sur le pilier en technique alpine. Donc, si tout va bien, nous aurons des nouvelles de leur ascension pas avant lundi.
À bientôt pour la suite de l’expédition. « 

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En direct du camp de base

25 septembre 2009

Texte reçu le 23 septembre à 12h00. Rédigé par Didier Jourdain

« 22 septembre 2009. INDE.

Bonjour à tous,
Voici quelques nouvelles depuis le green Kamet camp de base à 4800 mètres d’altitude. Après les péripéties pour atteindre ce camp de base, nous avons pu effectuer la première phase de notre acclimatation.
Nous vous avions laissé, ainsi que ce récit, le 15 septembre.
Nous étions bloqués par la neige de la fin des moussons à 400 m sous le camp de base.
Cela nous a permis de prendre notre temps dans cette phase d’acclimatation.

Le 16, le camp de base est établi à green Kamet camp à 4800m avec un demi-mètre de neige. Mais ou est donc l’herbe verte annoncée ?

Nous creusons, montons les tentes, le camp prend forme au fur et à mesure de l’arrivée des porteurs avec le matériel. Le beau temps est là, Yann Giezendanner de météo France, notre précieux routeur des cimes, nous annonce trois semaines de beau temps !

Le 17, les dernières charges arrivent au camp. Nous en profitons pour faire quelques allers-retours sur le glacier.

Le 18, Dimitri Munoz redescend. Nous effectuons notre premier trajet sur le glacier, la neige nous aide dans ces immenses moraines de pierres. Le pas est lent, les sacs sont lourds, la respiration…..rapide, très rapide…..l’Himalaya nous voici.

Nous sommes 6, Marion Poitevin et Sébastien Giacobi font une dépose de matériel, admirent le Mukut Parbat, son pilier sud et l’impressionnant Kamet qui s’élève verticalement plus de 2000 mètres au dessus du glacier. Puis ils redescendent pour retrouver Damien Cabane notre docteur, le cuisinier et son aide au camp de base. Sébastien Bohin, Emmanuel Pellissier, Lionel Albrieux et moi-même continuons sur le glacier pour poser nos tentes au pied du Kamet. Nous irons nous acclimater sur deux « 6000 » le lendemain.
Premier constat, la nuit est froide, moins 20°C, et le jour le soleil est accablant. La température sous la tente dépasse les 40°C. Deuxième constat, il faut se lever tôt pour que la neige porte.

Samedi 19 septembre, Sébastien Bohin et Emmanuel remontent la belle arrête sud d’un sommet de 6241 m à l’ouest du Kamet. La neige devient rapidement molle.
Ils s’arrêtent à 5900 m, à 300 m du sommet après quelques longueurs de corde dans un excellent rocher. La descente sera exténuante, en enfonçant à chaque pas sous un soleil de plomb : ils rentrent exténués !
Avec Lionel nous préférons explorer la longue arrête de neige moins technique d’un sommet de 6081 m juste au dessus et à l’ouest du camp.
La neige ne porte pas, incroyable pourtant avec ce froid ! On ne peut pas tout avoir ! Alors nous faisons une longue, fatigante et lente trace qui nous monte à quelques mètres du sommet gardé par une corniche.

Le panorama est gigantesque avec des montagnes et des montagnes à perte de vue, bref c’est l’Himalaya.Nous redescendons bien vite au camp avancé nous cacher du soleil sous la tente. Sébastien Giacobi et Marion nous ont rejoins au camp et irons demain sur cette même arrête effilée.
Plus bas à Badrinath où Dimitri était redescendu, son état s’est aggravé. Damien le « Doc », le rejoint : Dimitri fait un œdème pulmonaire. Ils redescendent rapidement à New-Dehli.

Le 20 septembre, Marion et Sébastien Giacobi courent sur l’arrête effilée où nous rampions hier, ils découvrent également l’immensité de l’Himalaya. Lionel, Sébastien Bohin, Emmanuel et moi-même rejoignons le camp de base pour nous reposer et retrouver les pancakes de notre « Cook ». Le soir à Dehli Dimitri va un peu mieux.

Hier, le 21, Sébastien Giacobi et Marion sont de retour au camp de base. Manu a mal à la gorge et redescend avec Marion se soigner à Badrinath à une journée de marche. Dimitri va de mieux en mieux, il poursuit sa convalescence à Delhi avant de pouvoir rentrer en France dès que son état le permettra.

22 septembre. Au camp de base nous nous préparons à remonter pour suivre notre acclimatation et effectuer une reconnaissance jusqu’à 6400 m dans l’espoir de trouver une possible descente du Mukut Parbat.

Les « deux Seb » et Lionel m’accompagnerons pour cette acclimatation. Marion et Manu remonterons au camp de base demain et poursuivrons aussi plus haut leur acclimatation. Yan, notre routeur météo, « rallonge » aujourd’hui de deux jours notre période de beau temps.

Nos pensées vont à Dimitri que nous avons joins au téléphone hier soir et qui se porte de mieux en mieux.

A bientôt »

Didier Jourdain.

N.B.

Deux infos complémentaires en date du 25 septembre 12h00. Dimitri va très bien, il rentre à Paris samedi. Les autres grimpeurs vont bien, ils sont , soit au camp de base à 4800m, soit au camp de base avancé à 5100 m et continuent leur acclimatation.

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En route pour la camp de base

15 septembre 2009

Bonjour à toutes et à tous, Lionel viens de donner des nouvelles par téléphone satellite à 17h00 ce mardi 15 septembre. Voici donc des infos fraîches :

TOUT VA BIEN

LES NEWS :

Après avoir récupéré le matériel à New Dehli, trois jours de voyage en camion et une journée bloquée par le mauvais temps ont permis au groupe d’arriver à Ghatoli (3800 mètres) en fin de semaine dernière. Avant de se mettre en marche, lls ont été bloqués par les « douaniers » locaux une journée pour vérification de papiers. Donc, une journée à passée sous la tente à attendre. Restons optimiste, ca fait une bonne journée d’acclimatation. La neige, encore abondante à cette altitude, a limitée les déplacements des porteurs. il aura fallu trois jours pour acheminer le matériel au camp de base intermédiaire à 4500 mètres. Demain mercredi, tous les membres du groupe montent au camp de base à 5100 mètres, ils sont en pleine forme.

Voilà pour les nouvelles.

A bientôt.

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