Le Teillon nous trottait dans la tête depuis un moment, depuis que Damien nous avait vanté les qualités des courbes du rocher.

Pour l’occasion, on ramasse Julien, bien motivé pour se la jouer cool !

C’est dans cet état d’esprit que l’on débarque en milieu d’après-midi au pied de la bien nommée « traînée de peinture ».

Un peu trop à la cool pour ma part, j’en ai oublié mon casque à la maison...

On se dérouille de la route dans la première longueur.
Seb la grimpe en artif et nous prépare tout ça. À la suite, Julien en profite pour en faire la première en libre ! On prend le temps de chacun la libérer en tête avant de redescendre au parking.

Quelle stratégie adopter pour le lendemain ?
Réveil matinal pour tenter d’en finir le soir-même ?
Grasse matinée pour y passer encore deux jours ?
Julien utilise ses derniers sursauts d’énergie pour nous convaincre de ne pas nous lever plus tôt que 7h30.
Un compromis bâtard ? Peut-être…

C’est donc ainsi que l’on se retrouve tardivement le lendemain, à 9h30, au premier relais fixé la veille..

S’en suit le déroulement classique.
La préparation en artif de la longueur : placer les protections (Friends, pitons et birdpeaks !), nettoyer les prises, trouver les méthodes.
Et ensuite de la grimpe en libre. Chacun grimpe en libre toutes les longueurs, ce qui prend un certain temps.

Et puis vient le moment fatidique, récurrent pour moi, où quelque part dans mon petit cerveau, les fils se touchent !

Il me vient l’envie de m’élancer directement en libre, sans préparation de la longueur..

S’en suit donc la scène classique où je me mets en transe et arrive au relais dans un râle de soulagement ! Je vous passe les détails..

Mais cela a le mérite de nous mener rapidement au pied de la dernière longueur incertaine.
Elle est impressionnante, intimidante, la montée de Seb en artif n’est pas très encourageante. Malgré tout, il met consciencieusement des tickets sur ce qui lui semble les prises les plus appropriées.
La tension est palpable, le soir se rapproche dangereusement.
Je me lance et me tortille comme je peux sous les encouragements de mes compagnons de cordée et de l’invité surprise, Enzo, qui prépare le BBQ au parking. Je lâche les pieds pour le spectacle sur le bord du dévers, mais les remets rapidement

C’est fait, il ne nous reste plus que deux longueurs faciles, mais les belles couleurs du coucher de soleil en disent long sur notre erreur d’avoir oublié les frontales...

En arrivant au parking, les braises sont chaudes !

Finalement, le timing est idéal, et Julien avait raison (dur de l’admettre..)

Notre affaire nous ayant occupés moins de temps que prévu, on prend un petit jour de repos avant d’aller grimper la voie « Berhault », que je parviens à faire « à vue » grâce aux généreux tickets de Thomas et Guillaume qui étaient dedans précédemment.